Garat 1762-1823

186 GARAT. La prison qu'il venait de quitter avec les autres suspects ne resta pas inoccupée pour cela. Le 13 fructidor, cinq jours après sa sortie de Saint-Yon, il n’y eut pas moins de trente-deux arrestations de Jacobins".

Détail à noter : l’année suivante, c'est-à-dire en 1795, tous les anciens détenus de Saint-Yon se réunirent dans leur ancienne prison, le 9 thermidor, pour y fêter par un banquet l'anniversaire du jour de leur délivrance, mais Garat était loin ?.

Nous n'avons pas besoin de dire la joie que Garat et son jeune ami Boïeldieu eurent à se retrouver tous deux sains et saufs. Leur liaison fort intime, comme on le sait déjà, n'avait fait que grandir dans ces terribles jours. Elle s'explique d’ailleurs facilement, par leur sociabilité à tous deux, par leur conformité de goûts et d'occupations. Garat avait trop le sens musical pour ne pas avoir pressenti dès le principe tout le talent, pour ne pas dire plus, que promettaient les premiers essais du compositeur rouennais, et Boïeldieu de son côté reconnaissait volontiers la vogue

1. Document communiqué par M. J. Noury. 2, Ibid.