Garat 1762-1823

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et la valeur qu'acquéraient les romances qu'il commençait à écrire, en passant par le merveilleux gosier du chanteur.

Obéré par les dépenses que lui avaient occasionnées cette longue détention, obligé de faire face à des besoins pressants, Garat dut demander de nouveau au chant ses moyens d'existence. Les concerts reprirent donc de plus belle. Garat et Boïeldieu, après s'être assuré le concours de Salentin, professeur de musique à l'Institut National de Paris et celui de Monnier, acteur du théâtre de la Montagne, c’est-à-dire de l’ancien théâtre de Rouen, donnèrent un nouveau concert le 95 fructidor ‘ dans la grande salle des ci-devant Consuls, juste dix jours après la libération de Garat. Garat avait fait connaissance de Monnier à Saint-Yon, où il fut aussi détenu.

Le prix d'entrée pour ce concert était fixé à cinq livres. Il réussit à merveille, Garat ravit le public dont l'enthousiasme ne connut plus de bornes quand il se mit à roucouler sa complainte

du Troubadour que le Journal de Rouen, le lende-

4. Journal de Rouen, 26 fructilor an IT (11 septembre 1794).