Garat 1762-1823

190 GARAT, ruines et misères; le pain était encore prêt à manquer. Ce n'était dans les villes et dans les campagnes qu'hommes, femmes etenfants réduits à la mendicité. Garat se voyant, tout au moins dans un avenir prochain, en proie au dénuement, écouta volontiers son ami Rode qui lui écrivit du Havre, où il était volontaire comme on le sait, pour lui faire part de son projet de passer en Angleterre et l'engageait à le rejoindre. Il se décida donc à aller le retrouver et à s’embarquer avec lui sur un navire en partance pour Londres ou Liverpool qui voulût bien les prendre comme passagers. L'important était de gagner le Havre, ce qui n'était pas facile. Parcourir ou traverser les campagnes était toujours périlleux. Les paysans arrétaient encore les voitures, en faisaient descendre ceux qui les occupaient et les conduisaient, bon gré mal gré, à l'hôtel de ville de l'endroit où la milice bourgeoise avait un corps de garde et où ils étaient minutieusement interrogés et quelquefois emprisonnés. En tout voyageur, on voulait

voir un émigré. Il fallait un passeport, tout au

1 Notice sur Garal (Revue encyciopédique), ouv. cit.