Garat 1762-1823

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blique, l'autorisation de le donner dans la salle de l’ancien Bureau des Finances, et avaient en même temps demandé le prêt de trois cents chaises du temple de l'Être suprême, c'est-à-dire de la cathédrale. Le Comité répondit par une délibération du 21 floréal an IT, que, malgré tout le désir qu'il avait de leur être agréable, ni lui, ni le Conseil Général de la commune ne pouvaient leur donner les autorisations demandées. Néanmoins, après de nombreuses démarches la permission si ardemment désirée fut enfin accordée par les délibérations des 3 et 22 vendémiaire an II, et le concert put avoir lieu‘.

Les Rouennaïs avaient beau être mélomanes, ils commençaient à se fatiguer des concerts; Garat songea donc à quitter la capitale de la Normandie. Quoique l'on pût un peu respirer, que les prisons se vidassent, l'anarchie n’en continuait pas moins à régner en maîtresse absolue. Le commerce était partout arrêté, le travail suspendu, les ateliers fermés; on ne voyait de tous côtés que

1. Gosselin, Journal des épisodes de l’époque révolutionnaire à Rouen et dans les environs, de 1789 à 1795 (Revue de Nor-

mandie, 1865, p. 66 et suiv.). — J.-E.-B., Histoire des théâtres de Rouen, ouv. cit.