Garat 1762-1823

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de sa fortune à soutenir ses compatriotes dans le besoin et à élever des orphelines. Plus tard, elle alla habiter Erfurt où elle continua sa vie de dévouement. Garat retrouva encore à Hambourg madame de Matignon et sa fille madame de Montmorency, l’évêque de Pamiers et nombre d’autres qui promenaient leur désœuvrement dans les rues et sur les places publiques, fermement persuadés de rentrer le lendemain à Paris en triomphateurs'. C’étaient bien les dignes compatriotes de ces deux évêques réfugiés à Londres pendant ces années néfastes, dont l’un, à la question de l’autre lui demandant s'ils seraient rentrés en France le mois prochain, répondait qu'il n'y voyait aucun inconvénient.

De Hambourg, après un assez long séjour, Garat passa en Hollande, puis en Belgique et enfin en Angleterre. Partout, il retrouva des débris de cette aimable société française qu'il avait jadis fréquentée. Partout, il fut accueilli avec enthousiasme, et son talent lui procura honneur et profit. Il ne fit cependant pour ainsi

4. H. Forneron, Histoire générale des émigrés, L. T, p. 375 et suiv., ouv. cit.