Garat 1762-1823

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et de ces hommes habillés de vêtements de drap sombre à la place des habits de soie brodée, lui donnait toujours, malgré elle, la sensation d’une réunion de gens prêts à suivre un convoi.

Maïs revenons à Garat : une pièce de circonstance de René Perrin et de Commaille !, représentée alors, montre la foule des femmes de chambre et des soubrettes, la veille d’un de ces concerts où il doit se faire entendre, se précipitant chez les modistes à la mode, pour réclamer le chapeau de leur maîtresse, payé cent francs, à la condition qu'il n'y en aurait pas un second semblable; les laquais avaient été envoyés longtemps à l'avance au bureau de location, pour solliciter une loge à colonnes ou grillée.

Dans la Décade philosophique”, l'auteur fait dire à un de ses personnages : « C’est incroyable, plus de billets à cette heure et pourtant, moi, je ne puis me dispenser de paraître à ce concert! »

Malgré l'espèce d’idolâtrie dont il était l’objet,

1. Le Concert de la rue Feydeau ou la folie d’un jour, par René Perrin et Commaille. Ambigu Comique, pluviôse an III. 2. La décade philosophique, vol. TI.

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