Garat 1762-1823

GARAT. 2923

fallu le voir avec ses cheveux coupés fort court sur la nuque, frisés et ramenés sur le front; avec ses petits favoris encadrant les joues, la figure emprisonnée entre le collet de l’habit remontant dans le cou et la cravate enfermant le menton, les cheveux cachant le front et ne laissant voir de sa têle falote et grimaçante que ses petits yeux en vrille et le bout de son nez en l'air. Il nous eût paru étrange, avec ces longs habits, percés de poches sur les côtés, agrémentés d'énormes revers, d’extravagants collets; avec ces redingotes si amples, à énormes pans tombant devant et derrière, à quatre, cinq et même six collets, dont l’étalage successif ressemblait pas mal à un monstrueux champignon, et dont les manches étroites et fort longues avaient besoin d'être retroussées pour laisser apparaître le bout des doigts; avec ces gants à poignets jaunes décorés sur le dessus de la main de bro-

deries et d’ornementations des plus compliquées;

1. Le Correspondant des Dames, an VIL — « Garat sortit un. moment sa tête de l’immense pièce de mousseline dans laquelle il était enseveli et qui lui servait de cravate; puis il prit un lorgnon qui ressemblait à une loupe...» (Duchesse d’Abrantès, Histoire des Salons de Paris, L. HI, p. 42, ouv. cit.).