Garat 1762-1823

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s'y être mortellement ennuyé. Garat reste sans rien dire, enfoncé dans son fauteuil, jusqu'au départ du bonhomme; mais, à peine celui-ci est-il dehors, qu'il s’écrie d’une voix sépulcrale « Madame, cet homme a dû commettre un grand crime.» Un autre jour qu'il chantait le si émotionpant duo de Don Giovanni qui suit la scène du duel, avec une chanteuse froide et compassée, il apostrophe sa partenaire : « Quoi, madame, si calme, quand le corps est là?! »

Mais revenons à la carrière musicale de Garat.

La création de la Garde nationale en 1790 eut comme corollaire naturel l'établissement d’un corps de musique dont le premier chef fut Sarrette. C'est de l'organisation de cette sorte de fanfare que sortit le Conservatoire fondé trois ans plus tard, le 48 brumaire an II (8 novembre 1793)*, sous le titre d'Znstitut national de musique, qui remplaça en partie l'École royale de chant, fondée à Paris en 1784 par le comte de Breteuil,

membre de la Maison du Roi. Le premier direc-

1. Miel, Nolice sur Garat, ou. cit.

2. Id., Ibid.

3. Lassabathie, Histoire du Conservatoire de musique el de déclamation, 1 vol. in-12, Michel Lévy, édit. Paris, 1860.