Garat 1762-1823

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Rovigo, où il aimait à se faire entendre avec son élève, mademoiselle Duchamp, dont nous parlerons plus loin; il n’était pas moins assidu chez madame Junot qui n’était pas encore duchesse d'Abrantès, mais dont le mari occupait à cette époque la situation de gouverneur de Paris. La société réunie par cette femme d'esprit, en dehors du monde officiel obligatoire de fonctionnaires et de militaires, était surtout composée d'artistes et tout particulièrement de musiciens. On rencontrait fréquemment chez elle son maître de piano Steibelt, son accompagnateur Libon ?, Crescentini, Nadermann, Frédéric Duvernoy, Boïeldieu, Nicolo, Dusseck, Drouet; puis, des peintres, Girodet-Trioson, Robert Lefèvre, VivantDenon; des littérateurs, Népomucène Lemercier, qu'une étroite amitié unissait à Garat, Millin, Delille; voire même un acteur, mais celui-là s'appelait Talma. Un jour, Garat voulut faire entendre aux habitués des salons de madame Junot son élève Nourrit, le père de celui qui fut le grand et infortuné Nourrit, qui venait de débuter

1. Duchesse d’Abrantès, Histoire des salons de Paris, &. II, p. 193, ouv. cit.