Garat 1762-1823

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sur le piano, disait quelques boléros aragonais ou quelques airs basques qu'il phrasait à la perfection, et qu'il entremélait de petites ariettes italiennes de Crescentini : Clori la pastorella; Numi se giusti siete, Addio! etc. Si on le pressait un peu, il détaillait avec une émotion communicative ses romances de : Pauvre Jacques, de Bélisaire, de Bayard, ou la Complainte de MarieAntoinette, dont nous parlerons un peu plus, loin ‘.

Garat aimait assez aller passer la soirée du mercredi, jour de réception, chez son compatriote Jaubert ?, l'avocat girondin que Napoléon appela à Paris pour en faire un conseiller d'État, plus tard un sénateur, un comte, et enfin un gouverneur de la Banque de France. Cet homme éminent, qui prit une part importante à l'élaboration du Code civil, réunissait une société d'élite dans les salons de l’ancien hôtel de Penthièvre devenu le siège de la Banque de France. Là, se rencontraient les per-

sonnages les plus marquants de l’Empire : Cam-

1. Duchesse d’Abrantès, Histoire des salons de Paris, t. M, p- 195, ouv. cit. 2, Chauvot, Le barreau de Bordeaux de 1775 à 1815, ouv. cit.