Garat 1762-1823

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succès est à peine croyable aujourd'hui; dans : Que j'aime les hirondelles, de Florian, mise en musique par Devienne; dans : Il est trop tard, de Blangini. Quel silence quand il préludait à : Ma peine a devancé l'aurore, Le jour se lève, de Plantade; Pauvre Lise à quinze ans, Brigitte, de Carbonnel; quels trépignements d'enthousiasme quand il achevait les derniers couplets d'une de ces romances! Et tout cela n'était rien à côté de ce qui l’attendait lorsqu'il chantait ses propres ouvrages : Bélisaire, Ah! si portez un cœur sensible, Pauvre Jacques, Le premier baiser de l'amour, Je t'aime tant ! ete. Alors, c'était du délire, un enthousiasme dont nous ne pouvons nous faire une idée.

La plupart de ses romances, comme composition musicale, sont loin d'être sans valeur. Fredonnées par la France entière, on les trouvait alors sur tous les clavecins. Ces mélodies claires, bien françaises de style, aux traits spirituels, à l'émotion sincère, sont la traduction, quelque étrange que puisse paraître la chose, des états d'âme des gens que Garat coudoyait, le reflet des

pensées de la société qu’il fréquentait.