Garat 1762-1823

GARAT. 274

qué, mais à quoi bon!sa réputation n'aurait guère à y gagner. Car si la musique de ces romances est charmante, pleine de fraîcheur, de délicatesse et de fine mélodie, il n'en est malheureusement pas de même des petits poèmes sur lesquels elle a été écrite. Il est difficile de se faire une idée de leur faiblesse et de leur enfantillage. Ils semblent l'œuvre d’un littérateur à côté duquel le confectionneur ordinaire des devises des mirlitons vendus dans les fêtes populaires des environs de Paris, à la foire au pain d'épices de la barrière du Trône, à la fête de Saint-Cloud et à celle des Loges de Saint-Germain, paraîtrait un homme de génie.

Certaines de ces romances, la Complainte de Marie-Antoinette entre autres, sont d’un style troubadour petit nègre du plus drôle d'effet, qui jure étrangement avec le terrible moment où elles ont été écrites. Voici le premier et le dernier couplet de la Complainte de Marie-Antoinette, il n’en faut pas davantage pour donner une idée de l’œuvre entière :

Ah! si portez un cœur sensible, Frémirez, oyant mon récit, Crime noir, forfait horrible, Vais retracer à votre esprit;