Garat 1762-1823

272 GARAT.

En grand émoi mettrai votre âme, Verserez avec moi des pleurs,

Sur les tourments, sur les malheurs Dont fut atteinte grande dame.

Veillent en vain les sentinelles, Par devoir ainsi que par goût, Jà! sont occis gardes fidèles L’huis est brisé, la mort partout. En vain, à la dernière entrée, Preux serviteurs doublent d'efforts : Trop peu nombreux, brigands trop forts, Courage vain, perte assurée !. La suppression des pronoms tout le long de ce morceau n'est-elle pas une délicieuse trouvaille? Garat ne songea pas à faire imprimer la Complainte de Marie-Antoinette. Elle resta manuscrite jusqu'à ces derniers temps et c'est à M. Eugène de Thiac que l’on en doit la publication d’après le manuscrit conservé à la bibliothèque du Conservatoire. Eugène de Thiac, notaire à Paris, mort «en 1892, était originaire de Bordeaux. Il avait voué une telle fidélité au souvenir de la malheureuse souveraine, qu'on l'avait surnommé le der1. Extrait du manuscrit 36 de la bibliothèque du Conservatoire, Recueil des chansons françaises et italiennes, T. P.3123.

Édité chez M. Minier, édit., 38 et 40, boulevard Hausmann æt 15, rue de la Chaussée-d’Antin, Paris.