Garat 1762-1823

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dénombrement serait long et fastidieux. 11 faut se contenter de dire quelques mots de ses liaisons les plus connues, de celles qui ont alimenté la chronique scandaleuse de son temps.

Dès son arrivée à Paris, il fut pris dans les filets de madame Dugazon'. Sœur naturelle des Thaïs et des Phryné, la célèbre actrice était d'un tempérament passionné et sensuel à l'excès. Interminable serait la liste de ses amants se succédant presque sans interruption les uns aux autres. Ce serait à croire que, nouvelle Circé, elle ensorcelait par un philtre ceux qui l’approchaient, ne fût-ce qu'une seule fois.

Garat aima comme les autres, mais, à l'inverse des autres, il se laissa surtoutaimer, et la gracieuse et piquante Babet ressentit pour lui une véritable passion; ce fut de sa part un amour presque tragique, mélangé de fougue et de douceur, d'empor-

tement et de tendresse. Garat fut l’homme aimé

4. « Le talent unique de Garat l’a bientôt faufilé parmi les actrices célèbres, les filles de grand ton de cette capitale, et c’est à qui l'aura. Il n’a que dix-huit ans (il en avait un peu plus de. vingt), il n’est point mal de figure, et en outre, passe pour être doué d’une vigueur à toute épreuve auprès du sexe. Cest aujourd’hui madame Dugazon qui s’en est emparée. » (Mémoires secrets, 31 octobre 1782, ouv. cit.)