Garat 1762-1823

286 GARAT.

Pendant ce temps-là, Dugazon se distinguait parmi les plus fougueux démagogues, et fut même un de ceux qui allèrent chercher le Roi à Varennes, quoiqu'il eût été comblé de bienfaits par la Cour, el particulièrement par le comte d'Artois". C'était le moyen qu'il avait trouvé de témoigner sa reconnaissance; mais il ne fut pas le seul à agir de cette façon !

Après sa rupture avec madame Dugazon, Garat, qui le croirait, resta quelque temps le cœur inoccupé. On aurait pu alors lui dire avec assez de justesse, ce que cette autre prêtresse de l'Amour, mademoiselle Clairon, dit à Marmontel : « Votre cœur a besoin d'aimer, et l'ennui n’en est que le vide. Il faut l'occuper, le remplir. N'y a-t-il donc qu'une femme au monde qui puisse être aimable

à vos yeux *? » Il prouva bientôt le contraire, vol-

1. Madame Vigée Le Brun, Souvenirs, t. Il, p. 86, ouv. cit. Maugras, Les Comédiens hors la loi, p. 448, ouv. cit.

Chose curieuse : une caisse de secours provenant des receltes des auditions du Conservatoire établie à leffet de servir de pensions aux veuves des professeurs, permit d’accorder une pension annuelle à madame Dugazon à la mort de son mari.

2, Ed. de Goncourt, Mademoiselle Clairon, 1 vol. in-12, Charpentier édit., Paris, 1890, p. 83. — Marmontel, Mémoires, p. 128, ouv. cit.