Garat 1762-1823
290 GARAT.
du Palais-Royal où elle se retrouvait avec mesdames de Beauvau, de Boufflers, de Luxembourg, de Ségur, de Blot, de Talleyrand. A la Cour et dans les grands salons où son nom et sa situation lui donnaient accès, avec son caractère et son tempérament, cette enfant endiablée, à propos de laquelle Walpole disait : « Que fait-on de cela à logis‘? » était destinée à commettre bien des incartades, bien des inconséquences, ce dont d’ailleurs elle ne se fit pas faute. La majesté royale n'arrivait même pas à l’intimider. Un jour que, devant elle, madame de Laval défendait les prérogatives de la noblesse attaquée par Turgot, ne dit-elle pas : « Vous m’étonnez, quelque respect que j'aie pour le Roi, je n'ai jamais cru lui devoir ce que je suis. Je sais que les nobles ont fait quelquefois des souverains; mais, quoique vous ayez autant d'esprit que de naissance, je vous défie, madame, de me dire quel est le roi qui nous a fait nobles. »
Parmi ses innombrables incartades, en voici
une rapportée par madame de Genlis ? :
1. Horace Walpole, Lettres. 2, Madame de Genlis, Souvenirs de Félicie L., 2 vol. in-12, Maradan, édit., Paris, 1804-1807.