Garat 1762-1823

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part de ses contemporains. Il prit rapidement rang parmi les meilleurs avocats d'une compagnie qui comptait alors tant de membres éminents, et les chents ne lui firent pas défaut. Ne se contentant pas d'être un parfait homme de loi pénétré de la conscience de ses devoirs, il voulut aussi de temps en temps payer son tribut à Apollon. Il en existe une preuve et un témoignage dans la pièce de vers qu'en qualité de syndic de l'ordre des avocats au Parlement, il adressa le 40 juin 1788 au premier président Leberthon, du haut du balcon de son propre hôtel situé rue du Mirail, à l'occasion du rappel de l’ancienne magistrature qui avait été suspendue pour des causes dont nous n'avons pas à nous occuper ici. Faut-il ajouter que le poète fut interrompu à plusieurs reprises par les applaudissements de la foule réunie sous les fenêtres de l'hôtel.

Voici d'ailleurs ce morceau, bien dans l’esprit du temps, qui éclaire d'un jour curieux le

caractère de notre avocat gascon :

O toi qui réunis à la candeur du sage L'âme sublime du Romain,

Leberthon, de ce peuple inquiet, incertain, Daigne agréer le simple hommage.