Garat 1762-1823

GARAT. 295

bien que ce pauvre duc de Fleury ne la gênât guère, etelle épousa sans plus tarder M. de Montrond', qu'elle avait connu en prison, et qui, avec sa grâce et son esprit d'homme à bonnes fortunes, avait fait sa conquête. Tous deux alors, comme deux tourtereaux,. de quitter le monde assez mêlé de la société du Directoire, pour aller cacher leur bonheur dans la solitude. Hélas! ce bonheur fut de courte durée. La solitude ne leur réussit guère et ils revinrent à Paris. Nouveau divorce. Pauvre duc de Fleury! Pauvre Lauzun! Pauvre Montrond! Ce fut le tour de Garat. Celuici, elle ne l’épousa pas; mais comme elle répliqua à quelqu'un qui lui faisait observer que le divorce rend l’adultère inutile : « On ne peut pourtant pas les épouser tous *?. » Mais passons-lui Garat. Comment avec ce cœur inflammable eut-elle pu résister à ce vainqueur universel? Elle n'essaya même pas. Mais, là encore, elle ne trouva pas le bonheur, puisque un beau jour ils se quittèrent. Elle voulut néanmoins rester fidèle à la famille, car

1. Duchesse d’Abrantès, Histoire des salons de Paris, &. Il, p. 206 et suiv., ouv. cit. 2. Du Bled, Un amour platonique au XVIIIe siècle, ouv. cit.