Garat 1762-1823
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des bras de notre chanteur elle passa dans ceux de son frère Maltia !, membre du Tribunat. Ce dernier, un peu plus jeune que Pierre Garat, délaissa pour sa nouvelle conquête la spirituelle marquise de Condorcet, avec laquelle il avait pourtant échangé les serments les plus solennels, les lettres les plus passionnées. Celle-ci prit d’ailleurs fort philosophiquement son parti de l'abandon de l’infidèle. Mais revenons à cette volage duchesse de Fleury, c'est-à-dire à madame de Montrond, que Maltia Garat traita par trop cavalièrement, et qu'il rendit même très malheureuse, parait-il, mais peut-être est-ce là une calomnie. Faut-il maintenant, en historien fidèle, reprendre notre litanie et ajouter que, en 1843, elle s'éprit d'Etienne de Jouy, l'Ermite de la C'haussée-d Antin, et dire : Pauvre Garat! Pauvre Maltia Garat! non, ma foi, car il y avait déjà
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1. Maltia Garat, pour nous ne savons quelle raison, avait changé son prénom de Maltia en celui de Maïlla, dont il avait fait une adjonction à son nom de famille. Il est désigné comme membre du Tribunat sous le nom de Mailla-Garat. Ses amis, madame de Condorcet entre autres, ne l’appellent jamais que Mailla et même Mail. — Voir A. Guillois, La marquise de Condorcet, 1 vol. in-8. P. Ollendorff, édit., Paris, 1897, p. 192 et suiv. — Madame Vigée Le Brun, Souvenirs, t. 1, p. 176, ouv. cit.