Garat 1762-1823

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beau temps qu'ils étaient oubliés et qu'eux-mêmes avaient oublié. Bref la pauvrette ne trouva le calme et la tranquillité à la place de ce bonheur qui la fuyait, qu'à la Restauration qui lui ramena son père, auprès duquel elle alla se réfugier, et qu'elle soigna jusqu'à sa mort, avec une abnégation et un dévouement dignes de son cœur. Elle s'éteignit le 11 janvier 1820 à l'âge de quaranteneuf ans, quittant sans regret un monde devenu pour elle chaque jour plus sérieux et plus triste.

C'est elle qui, un jour, à une réception des Tuileries, à celte grossière demande de l'Empereur : « Aimez-vous toujours les hommes? » fit cette fine réponse : « Oui, Sire, quand ils sont polis ‘. »

A la gracieuse duchesse de Fleury, succéda dans le cœur de Garat, plus à la mode que jamais, une autre grande dame, de lignée encore plus élevée, puisqu'elle appartenait à la famille de Savoie et était cousine du roi de Sardaigne. C'était la comtesse de Bellegarde, qui faisait partie du monde le plus aristocratique.

Cette nouvelle liaison de notre héros fut de

1. Madame Vigée Le Brun, Souvenirs, t. L, p. 176, ouv. cit.

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