Garat 1762-1823

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plus longue durée que celles qui l'avaient précédée et persisla plusieurs années; nous n'irons cependant pas jusqu’à affirmer que ce ne fut pas sans quelques passagères infidélités de sa part. D'abord soigneusement cachée, elle fut ensuite soupçconnée pour ne pas dire davantage, de bien du monde, d'autant plus facilement que la jeune femme eut deux enfants de Garat : un fils et une fille. La sœur de la comtesse de Bellegarde, Aurore de Bellegarde, qui vivait avec elle, malgré ses rapports avec Garat, avait fermé les yeux, et continué la vie commune.

Il faut convenir qu'en ce monde du Directoire, les mœurs n'avaient rien de sévère. Avec des modes comme celles d'alors, comment aurait-il pu d’ailleurs en être autrement? C'était le temps où dans les salons, mesdames Hainguerlot, Raguet, Tallien, de Canisy, montraient à tous les yeux leurs belles gorges, leurs bras marmoréens et leurs cuisses arrondies; où la belle madame Hamelin avait mis la chemise au rancart afin que sa robe moulât mieux ses formes ‘ : « C'était un

1. H. Forneron, Histoire générale des Émigrés, t. I, p. 175, Ouv. cit.