Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

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biens par l'influence des puissances étrangères (4). »

Et il continua à errer !..

Yers la fin du Directoire, au début de l’année 1799, sans être légalement pacifiée, la France commençait à l'être en fait. Son gouvernement affichait encore le purisme républicain, mais il ne l'appliquait déjà plus. Les émigrés, les prêtres orthodoxes réapparaissaient, et à condition de ne pas braver un ‘pouvoir enloques leur présence était volontairement ignorée. Assuré de la complicité de Talleyrand, Liancourt vint à Paris. Son ami, rapatrié lui-même depuis deux ans jet ministre des affaires étrangères, « le voyait en secret et empêchait qu’on le persécutät (2) ».

Malgré la loi de mort et de proscription qui continuait à être suspendue sur sa tête, le gentilhomme ne s’en tint pas de continuer son œuvre d'antan. Il savait que les fleuves ne remontent jamais à leurs sources, et que les hommes qui ne commandent plus aux foules sont vite commandés par elle. Il ne poursuit plus qu'un but : inculquer à son pays les principes de la vraie liberté ; sans souci des vengeances du Directoire, il livre au public le résultat de ses recherches sous le titre de Voyage aux Etats-Unis.

Puis reprenant en sous-main l'œuvre commencée aux États généraux, celle de l'assistance publique, il publie un ouvrage « sur les prisons des États-Unis », indiquant ce qui manquait à celles de la France.

De cette même année 1799 date l'importation qu'il

(1) Vie du duc de Liancourt, par son fils, page 47. (2) Ibid., pages 47 à 50.