Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

;

Fe NI SON EE RP EP CET ë

CLERMONT-TONNERRE 169

bliant qu’un jour au moins dans l’année, — le vendredi saint, — l’église prie pourles juifs (1), — et qu’au moyen-àge les mystères chrétiens ont été mis sous les yeux du peuple par des bateleurs.

Clermont-Tonnerre prend leur cause en mains, peut-être comme député de la capitale des arts et de la libre pensée, certainement comme démocrate et comme libéral.

« Le préjugé, dit-il, s'établit à l'égard des comédiens sur ce qu'ils sont sous la dépendance de l'opinion publique. Cette dépendance fait notre gloire et elleles. : flétrirait . ..! Si les spectacles au lieu d’être l’école des mœurs en causent la dépravation, épurez-les; ennoblissez-les, et n’avilissez pas des hommes qui exercent des talents estimables..,. Mais, dit-on, vous voulez donc appeler aux fonctions de judicature, à l’Assemblée nationale des comédiens ? Je veux qu’ils puissent y arriver s’ils en sont dignes. ….»

Puis sur le compte des juifs :

« Il faut tout refuser aux juifs comme nation, il faut tout leur accorder commeirdividus; il faut qu'ils soient citoyens... On prétend qu'ils ne veulent pas l'être; qu'ils le disent et qu’on les bannisse ; il ne peut - yavoir une nation dans la nation... Les Juifs sont présumés citoyens tant qu’on n'aura pas prouvé qu’ils ne le sont pas, tant qu’ils n’auront pas refusé de l'être. Dans leur requête ils demandent à être considérés comme tels; la loi doit reconnaitre un titre que le

(1) Voir Offices de la semaine sainte, 40