Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

CHAPITRE IV

LE COMTE DE CASTELLANE

Le comte de Castellane possède à son acquit unedes plus belles sinon la plus belle conquête de l'esprit démocratique, la liberté de conscience; non qu'il ait inventé cette liberté, ou que sans lui celle-ci n’eût point vu le jour ; mais il a eu le bonheur de l’arracher le premier à la raison des constituants de la France moderne, la gloire d’attacher son nom à la proposition de loi d'où elle est sortie.

Voilà pourquoi, bien que son influence n'ait pas pesé d’une façon toute particulière sur l'Assemblée nationale, au cours de seslongs débats, ce gentilhomme a sa place marquée dans cette étude. Il a moins parlé que d’autres, il a fait un acte; en politique les mots passent, les actes restent.

Le comte de Castellane était mon arrière-grandpère. Je ne l’ai jamais connu; j'en ai assez autour de moi entendu vanter l’esprit pour pouvoir affirmer que ce n’était pas un homme vulgaire. Talleyrand disait de lui : « Castellane est l’homme le plus spirituel que j'aie