Gouverneur Morris : un témoin américain de la Révolution française
26 GOUVERNEUR MORRIS
autant que sa vie. Après la mort de Louis XVI il prédit la Restauration et la favorise comme il peut par ses conseils. En 1795 il prépare et rédige un manifeste pour Louis X VIII !. Enfin en Amérique le 29 juin 1814 il prononce en public un discours pour célébrer la Restauration accomplie : « Je vais, dit le Journal, entre onze heures et midi à une église où, après une prière du D' Mason, je prononce un discours triomphal pour célébrer la chute de Bonaparte et la Restauration des Bourbons ainsi que la paix de l’Europe, qui en est la conséquence. Ce discours, assez bien écrit, fut en paric bien dit. L’auditoire fut très satisfait 2. »
Mais, pour prendre son rôle actif dans la Révolution, Morris dès les premiers jours chercha à guider le gouvernement de Louis XVI. H le fit d’abord, indirectement, par ses amis influents, en particulier par La Fayette, et ses conseils sont dans le sens d’une révolution pacifique et libérale. Le 52 avril 1790. dans un entretien auquel assiste Jefferson, il recommande d’écarter de la personne du roi les gardes suisses. Le 3 mai il recommande chaudement l'élection du duc d'Orléans aux
deries qu'elle avait faites. Tout cela rappelle fortement à mon esprit les broderies que j'avais vues de feu la malheureuse Marie-Antoinette et plus fortement encore son misérable sort. »
1. Te IE, p. 99 (6 juillet r795): « M. de Bonnet vient me voir et reste longtemps. Il me presse de préparer un manifeste pour le nouveau roi de France, ce que je décline; mais il revient si souvent à la charge, que je promets d'écrire quelque chose, si le temps me le permet, » — P. ro (x: juillet) : «Je rends visite au Comte de Woronzow ; je lui montre le projet de manifeste pour le nouveau roi de France que j'ai donné à Lord Grenville mercredi dernier et qu’il m'a retourné en exprimant le désir qu'il pût arriver à temps, »
DT Sp 560. «
3. T. [, p. 60: « J'émets l'avis que les gardes suisses devraient être écartés de la personne du roi par les États généraux et qu’un compliment devrait ètre adressé en même temps aux troupes nationales. M. Jefferson ne paraît pas considérer ce point comme important ; mais je tâche de le faire pénétrer dans la conviction de La Fayette. »