Histoire de la liberté de conscience : depuis l'édit de Nantes jusqu'à juillet 1870
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parti clérical, vit son cours de nouveau supprimé par un ministre soi-disant républicain, sur les réclamations de l’Univers. Tels furent les contre-coups immédiats de cette loi du 15 mars 1850, réclamée par le parti catholique au nom de la liberté religieuse. Au nom de la conscience catholique on imposait le silence à toutes les consciences qui pensaient librement !
$ 3. — Ce furent les congrégations catholiques qui tirèrent le plus gros bénéfice de la loi de Falloux. En effet, leur situation légale avait été améliorée à la suite de la discussion parlementaire sur l'amendement Bourzat. L'évêque de Langres avait souligné l’importance de la question, lorsqu'il s'était écrié à la tribune : « Pour nous, prêtres séculiers, qui voyons « des amis et des frères dans le clergé régulier de tout ordre, « Jésuites, Bénédictins, Dominicains, jamais nous ne con« sentirons à séparer notre cause de la leur au prix des « avantages, quels qu'ils soient, que la loi pourrait nous «
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promettre. » M. Thiers, oublieux de son attitude parlementaire en 1845, parla aussi indirectement en leur faveur. Aussi le rejet de l'amendement Bourzat, coïncidant avec l'approbation du rapport Beugnot, fut-il considéré avec raison comme un rappel indirect des Jésuites, non pas en France (ils n'avaient jamais quitté le pays); mais dans l’enseignement secondaire. A plus forte raison les autres congrégations, moins suspectes, comme les Dominicains' ou les Oratoriens, et surtout les associations religieuses, par exemple la Société de Saint-Vincent de Paul, la société de Saint-François Régis, purent-elles se donner libre carrière à l'ombre du drapeau de cette République si tolérante.
En somme, si l’on en excepte les questions d'enseignement et de congrégation, où la liberté de conscience me paraît avoir été un prétexte pour cacher les tendances dominatrices de
1. Les Dominicains s’établirent à Flavigny, près Dijon (1848) et aux Carmes de Paris (4 nov. 1849).