Histoire de la liberté de conscience : depuis l'édit de Nantes jusqu'à juillet 1870
592 LA LIBERTÉ DE CONSCIENCE EN FRANCE
TROISIÈME PARTIE
L’EMPIRE SEMI-LIBÉRAL (1860-1850).
Changement dans la politique de Napoléon I vis-à-vis de la liberté de conscience et d'opinion. — $ r. Rapports avec l'Eglise catholique romaine. «) Episcopat; F) Congrégations et associations. — $ 2. Rapports avec les culles non-catholiques. &) Protestants ; f) Israélites. —
$S 3. Liberté d'enseignement. — S 4. Liberté de conscience individuelle. La guerre d'Italie changea l'orientation de la politique impériale, à l'égard des questions de liberté de conscience. Jusqu'à 1860, l'empereur avait accordé à l'Église catholique romaine des libertés et même des privilèges excessifs. Du Jour où l’épiscopat fit de l’opposition à Napoléon IL, celui-ci chercha des alliés parmi les libéraux et même les républicains. Cette volte-face eut son contre-coup sur les rapports avec l'Église catholique et les dissidents, en politique ou en religion. D'un côté le gouvernement remit en vigueur les maximes gallicanes et les Articles organiques relatifs à la publication des brefs du Pape en France et appliqua les lois sur les associations et les congrégations'. Mais, par contre, il se relâcha de sa rigueur vis-à-vis de la propagande des cultes non reconnus el accorda l’amnistie (15 août 1859) en faveur des républicains proscrits ; il laissa plus de liberté à l’enseignement supérieur, aux revues et aux conférences qui, surtout après la loi du 25 mars 1868 sur la liberté des réunions, prirent un grand essor. $ 1. — Examinons d’abord les faits intéressant la conscience des catholiques. À peine les préliminaires de Villafranca furent ils connus en France et comprit-on que l’affranchissement de ltalie aurait pour conséquence le démembrement des États
1. V. Circulaires de M. Rouland, 10 février 1860, et de M. de Persigny, 16 octobre 1867.