Histoire de la liberté de conscience : depuis l'édit de Nantes jusqu'à juillet 1870

CONCLUSION

Arrivé au terme de cette étude il ne sera pas sans doute inutile de la résumer en quelques lignes et puis de mettre en lumière les effets, que les victoires ou les défaites de la liberté de conscience eurent sur la paix et la prospérité publiques et les causes de ces vicissitudes afin d’en tirer notre conclusion.

$ r. — L'histoire de la liberté de conscience et de culte en France depuis Henri IV nous a offert le spectacle des vicissitudes d’un droit sacré de l’âme, d’un principe moral et social nécessaire, reconnus par un grand prince el qu'il s’efforça d'introduire dans son royaume pour lui rendre la paix et la concorde. Mais à la fin du xvi° siècle, sauf un petit nombre de magistrats et d'hommes d’État, la masse de la nation n'était pas en état de comprendre l’idée, encore moins de la réaliser. De là, lutte de ce principe contre l'intolérance des Parlements, l'esprit dominateur du clergé et le fanatisme des moines el du peuple qui lui infligèrent mille défaites. L'Édit de Nantes, première charte de celte liberté, ne put se maintenir pendant les soixante premières années du xvir siècle, que grâce à la fermeté des deux grands ministres qui, sous la pourpre romaine, continuèrent la politique libérale et intelligente de Henri IV en matière de liberté religieuse.

En effet, pour que cette liberté s’établisse d’une façon durable dans un pays, il faut que les édits ou les lois qui la garantissent soient en harmonie avec les mœurs du peuple et les aspirations des classes dirigeantes ; en d’autres termes, elle a besoin d’être soutenue par l'opinion publique. Or, la majorité du peuple français et l’ensemble du clergé catholique, du