Histoire du blocus hermétique de la Suisse, pour faire suite à l'histoire du blocus continental : lettre à Lord Parmerston...

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lutte se fût engagée avec quelque grande puissance rivale ; avec la Confédération Germanique, par exemple. Mais la Confédération Suisse et les modestes peuplades qui la composent se trouvent tellement en dehors de toutes prétentions d'égalité avec les Français, que ceux-ci Pont toujours environnée d’une bienveillance affectueuse et sincère. Une foule de liens d’intéréts communs et beaucoup d’autres causes ont contribué à la rendre réciproque. La modestie innée des Suisses les empêche de se gendarmer contre la disposition innée des Français à se placer au-dessus de tous les autres peuples civilisés, suprématie que nous leur cédons sans la moindre contestation, ce dont ils nous savent un gré infini. Le Zurichois Mural, si justement célèbre par son talent d’observation, disait des

d’un censeur, voici ce que m’écrit encore sur la marche de l'opinion publique, l’un des hommes le mieux à portée de l'étudier. Paris, 27 sept. 1836 : — « The question between Switzerland and France is carnestly discussed in this capital, in both private and public. And the conduct of your Government is GENERALLY APPLAUpen. The tone ofthe Journal des Débais, which is now received as the official paper, shows that the dispositions of the present french Ministry are by no means favorable, or likely to be soon conciliated. Thfs is the impression which some of the best politicians have conveydtome.Yet your country has nothing" tofear in the main. The French nation would not seem to. be inclined to second any serious attempts on your independance or any violent proceedings, and England would be far from countenancing your ennemies. The British press is all on your side. Count Molé, M. Guizot, and most of their colleagues arc men of superior sense, who will not, Î may suppose, involve themselves further in a contest which they cannot push to any serious result, etc.»

Je regrette fort qu'il ne me soit pas permis de nommer l’auteur de ces avertissemens ; mais je souhaite que les ministres français le devinent, afin que ceux d’entre eux, sur le jugement superieur desquels il se repose, reconnaissent mieux l'importance de ses tutélaires conseils.