Histoire du blocus hermétique de la Suisse, pour faire suite à l'histoire du blocus continental : lettre à Lord Parmerston...

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Français sous Louis XIV ce qu’il répéterait peut-être encore sous Louis-Philippe : {ls veulent étre prônés. Le Suisse ne les prône pas ; mais ce qui revient à peu près au même, il les laisse vanter leur nation à qui mieux mieux, et lui décerner à leur aise la palme d’élus de la civilisation *. Nous en éprouvons aujourd hui l'un des heureux reflets dans l’unanimité du cri des Français en faveur de notre cause.

J'accueille ce cri comme un augure que le vif ressentiment des Suisses contre les derniers procédés du gouvernement français ne laissera derrière [ui aucune trace ficheuse de désaffection, du moins entre les gouvernés des deux peuples. J’en espère toutefois que l'influence de P’ambassade française en Suisse y éprouvera un échec durable, -car Pabus qu’elle en a fait depuis six ans pour Y propager des doctrines politiques diamétralement opposées, a excité jusque dans nos dernières classes, un redoublement de surveillance sur tout ce qui tient directement où indirectement à l’indépendance du pays et de sa législature. Mais, je vous le demande, Milord, que perdrait la France à ne plus s’ingérer dans nos affaires domestiques ? Assurément rien, si ce n’est beaucoup d'embarras mélés de beaucoup de mortifications.

Trop heureuse la Suisse , si, pour la punir des torts qu’elles lui ont reprochés, les puissances de PEurope prenaient enfin le parti de ne plus lui envoyer, au lieu de Ministres, que de simples consuls généraux qui suffiraient de reste pour y soigner les intérêts de leurs sujets ! Quelle dépense en pure perte! que de fâcheuses intrigues et d’inutiles correspondances ne leur épargnerait pas cette

‘ Paroles écrites par M, Guizot.

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