Histoire du blocus hermétique de la Suisse, pour faire suite à l'histoire du blocus continental : lettre à Lord Parmerston...

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peu en harmonie avec ses fonctions diplomatiques. Elle insiste, entre autres , et à deux reprises , sur ce que , dès le début de son ambassade, M. de M... s'est trouvé placé sous des influences irrésistibles.

Sans pouvoir apprécier la portée de ce dernier fait , et en le prenant pour tel, nous ne saurions y voir une apologie suflisante. Un homme du rang et du caractère du duc de Montebello se serait dû à lui-même de renoncer à sa place, plutôt que de se faire l'instrument d'un système qu'il aurait jugé en désaccord avec les intérêts de son maitre et de son pays.

Quant à sa loyauté personnelle; ilnous est si peu venu à l'esprit de la mettre en doute , que nous nous sommes soigneusement interdit de l’impliquer dans l'affaire de l’espion A. Conseil, à laquelle notre exposé historique n’a donné qu'une ligne, bien qu'elle joue un si grand rèle dans tous les écrits qui l'ont précédé. En étudiant cetie obscure transaction , nous nous sommes convaincus que lorsque M. de M... dénonça avec tant d'éclat, à tous les gouvernemens suisses, cet Italien, comme un complice des régicides , il n’avait pas la moindre connaissance qu'il ne fût question que d’un vil espion, et qu'il s’agissait de favoriser ses manœuyres.

On dirait que lorsque le bureau des affaires étrangères ne voulut lui faire que la première moitié de la confidence, et ajourna à dessein la seconde, c'est qu'il jugeait le duc trop loyal pour se prêter à un acte aussi blâmable , mais qui l'était à son insu. Cet ajournement fait peser quelque part une responsabilité bien grave et dont nous n’hésitons pas à acquitter pleinement M. de M... Si jamais celte transaction vient à s'éclaircir, on reconnaïtra , nous n’en doutons pas, qu’il s’y est trouvé placé sous une FATALITÉ à laquelle il n’était donné à aucun homme délicat d'échapper.