Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire

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qué au Parlement de Paris qui l’enregistre le 29 janvier de l’année suivante. Assurément on ne reconnaissait encore aux protestants que le droit de vivre. Mais ce premier pas ne pouvait manquer d'en amener d’autres. C'était beaucoup pour les proscrits d'hier que la possibilité d’avoir un état civil, de se marier et d'hériter.

Le culte reste défendu. Si à Strasbourg le roi autorise en 1788 la construction d’un édifice sacré, c’est à la condition que rien extérieurement ne révélera l'emploi du bâtiment'. À Paris mème, le ministre de la maison du roi, marquis de Villedeuil, refuse aux protestants la célébration de tout service religieux, et il en est de même en province.

L’édit fut accueilli avec une reconnaissance pleine de dignité.

« L'édit de novembre 1787 — déclare le synode du Haut-Languedoc et de la HauteGaronne — par lequel notre monarque bienfaisant nous assure un état civil, nous pénètre de reconnaissance... Les différents points de vue sous lesquels l’édit pourrait être envi-

1 Rabaut. Annuaire 1806, p. 230.