Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire

— 130 —

serviteur en paix ; puisque j'ai vu s'accomplir les souhaits les plus ardents que j'aie formés pour ce monde périssable... puisque mes yeux ont ou ton salut. »

Le texte est Esaïe XL. I : « Tu n’es pas encore, mais je te vois, tu t'appelles Cyrus.» De même que Dieu a appelé Cyrus, il appelle Napoléon... « Faible, limitée et aveugle créature! je suis néanmoins éclairé d’un rayon de la sagesse du Créateur, j'ose pénétrer dans le conseil de ses miséricordes... Qu'ai-je entendu? Mes forces défaillent... Soutiensmoi, grand Dieu! — avant les révolutions cruelles que nous avons éprouvées, avant, bien avant ces jours affreux, un décret consolateur était émané de la cour céleste. Celui qui appelle ce qui n'existe pas encore — comme ce qui est, l'Eternel Dieu, selon sa préconnaissance infinie, lisant dans ce siècle qui était à venir, se laissait désarmer par les nombreux sacrifices, par les pleurs et par le repentir de la France, et il appelait Napoléon pour la délivrer. »

« Par quelle fatalité, se demande-t-il plus loin, par quelle inexplicable fatalité les

Russes ou les Slaves viennent-ils périr dans