Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire

= 199

Mais que dire du volume de de Joux intitulé : « La Providence et Napoléon », où les victoires d'Ulm, d’Austerlitz et de léna, ete., ainsi que les fêtes du sacre, de la SaintNapoléon et de la Paix continentale, sont célébrées en une suite de discours et de Te Deum? Pour cela, il ne fallait rien moins qu'un nouveau style oratoire, le genre triomphal ou épinique : «Oh! s’écriait-il, si j’avais été doué du pouvoir de créer une éloquence toute nouvelle, inconnue jusqu'ici pour célébrer des évènements sans exemple ; oui, je le reconnais, pour ne point rester audessous des prodiges de ce siècle, il m'eût fallu recevoir du ciel le style de l’extase et de l'inspiration ! »

À chaque victoire c’est une nouvelle crise. Prenons par exemple le discours qui suivit la bataille d’Austerlitz. Le sermon est précédé d’une prière : « Oh! conserve-moi encore, dit-il, pour contempler la paix universelle, le prix de nos trésors, de nos combats, de notre sang, la restitution de nos colonies, la liberté illimitée des mers, le retour du commerce et de l’abondance, — et je te dirai alors :

Laisse, Dieu de miséricorde ! laisse aller ton

9