Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire

Les synodes rendent des vœux explicites; leurs membres, bien que rien ne les y oblige, prêtent le serment civique. Le vénérable Jean Rabaud, présidant le synode du Bas-Languedoc en 1790, rend grâce « pour le bonheur que lheureuse constitution promet aux Français ». En mai 1791, le synode des départements (c'est le nom qu'il prend officiellement et volontairement) des Charentes et Gironde, après le serment civique, invite deux des membres du corps municipal de Gensac à assister aux séances. En juillet, le synode de la ci-devant province du Dauphiné agit de même, et celui de Vervins, consacre par le même acte son attachement à la Révolution. Partout le culte s'établit publiquement et ouvertement.

À Paris, dès les premiers jours des Etats généraux, l’église a ses réunions dans une salle de la rue Mondétour (7 juin 1789), et cherche presqu'aussitôt à s’en procurer une autre plus vaste et plus convenable, mais aussi plus en vue. On hésite, car on n'a encore aucune espèce d'autorisation. RabautSaint-Etienne, député à l’assemblée natio-