Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire

— 141 —

Puisse S. M., qui a déjà tant fait pour sa gloire, y ajouter bientôt le titre de pacifcateur de l'Europe entière et n'avoir plus qu’à déployer les vertus qui, en faisant le bonheur des peuples, font la véritable gloire des souverains et font chérir leur puissance *. »

Napoléon, assez mal disposé d’abord, éprouva un sympathique intérêt qui se peint sur son visage. A peine Martin a-t-il cessé de parler que, sans nulle préparation, l’empereur prononça les paroles suivantes, qui, à notre avis, feront plus pour sa vraie gloire que plus d’une victoire :

« Je veux bien que l’on sache que mon intention et ma ferme volonté sont de maintenir la liberté de conscience. L'empire de la loi finit où commence l'empire indéfini de la conscience ; la loi ni le prince ne peuvent rien contre cette liberté. Tels sont mes principes et ceux de la nation; et si quelqu'un de ceux de ma race, devant me succéder, oubliait le serment que j'ai prêté, et que, trompé par l'inspiration d'une fausse conscience, il vint

à le violer, je le voue à l’animadversion pu-

1 Annuaire Rabaut, 1806, p. 4.