Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire

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blique, et je vous autorise à lui donner le nom de Néron. »

Pour la première fois en France, de la part du chef de l'Etat retentissaient des paroles de franche et réelle liberté. On l’a vu, rien n'était préparé, elles sont sorties de la bouche de Napoléon telles qu’un généreux mouvement de son cœur les lui avait dictées; et une solennelle mise en scène qui devait servir à tout autre emploi en releva le prestige et l’incomparable force.

Mais nous nous sommes laissés entrainer bien loin et surtout bien haut. Retournons donc aux bas-fonds marécageux où se traine péniblement la prédication du temps. Il est fort à supposer, en effet, que si sur le point particulier du panégyrique elle est aussi inférieure, sur aucun de ses sujets préférés elle n’atteindra les sommets. Tel est bien le cas.

En 1789, l'espoir était dans tous les cœurs. En 1805, à lire les dithyrambes à la de Joux, il n'était pas moins grand. On ne parle que de paix, que de bonheur : « Ces promesses, ces espérances, dira Rabaut-Pommier, auxquelles personne n'aurait osé s'élever,

vous le savez, Chrétiens auditeurs, sont au-