Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire

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une fois évaporé «à tous vents de doctrines. »

Or, dans le cas actuel — nous venons de le voir — il ne reste pas grand chose de la morale chrétienne, et de la dogmatique, rien, parce que rien dans les croyances spécifiquement chrétiennes n'est raisonné ni assimilé. Si donc les prédicateurs se rabattent sur les grands thèmes communs à toute religion et à tout spiritualisme, ce n’est pas ardeur apologétique et tactique de combat, c’est parce qu'ils ont tout perdu, sauf les généralités acceptées de tous.

Ceci nous conduit à notre second point.

Oui, il faut excuser, mais pour cela il faut regarder ailleurs qu'aux hommes de l'Empire. L'Eglise sous la Croix nous apparaît digne de tout notre amour et d’une sympathie émue autant que respectueuse. S'il y a des lacunes dans son organisation, sa science, sa compréhension des événements et jusque dans sa vie morale, nous ne saurions nous en scandaliser. Bien au contraire, tout ce qui échappe à la destruction est pour nous cause d’émerveillement et d'actions de grâce. Par avance

tout est, ou excusé ou objet de louange.