Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire

tion, l'oreille de l'âne devait percer : l'Eglise romaine est la plus ancienne ; dans son sein, tous reconnaissent qu'on peut trouver le salut ; ce que Luther et Calvin ont ajouté à ses dogmes, n'est qu'impiété et monstruosité. Bref, M. de Lucet se fâche et oublie quelque peu son but, de telle sorte que très probablement, sur les âmes moins simples que celles de Rabaut Jeune, sa lettre produisit le plus salutaire effet, et que, renforcée par divers autres écrits qui attaquaient vivement les réformés?, elle contribua à anéantir cette chimère d'une union qui aurait été une désertion et un reniement de la part des protestants.

Après 1806, on n'en parla donc plus, et c’est heureux, car dans les conditions où elle se présentait, cette affaire était une véritable

insulte à la foi et au bon sens des réformés.

Du reste les tiraillements que les frottements de la vie ameneérent nécessairement en province devaient contribuer puissamment à écarter toute pensée d'union contre nature.

Ce n’est pas que les protestants ne fissent

leur possible pour éviter tout froissement.

1 Rabaut le Jeune, op. cit., p. 183-220. 2 Idem, p. 221, note de l'éditeur.