Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire

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Dans les communes mixtes, pour pouvoir exercer au dehors des cérémonies religieuses, i] fallait qu'aucune opposition ne s’élevit de la part d’autres confessions. Or partout les protestants, ou laissent faire, ou réelament même toute liberté en faveur de leurs adversaires. Mais partout aussi, suivant la logique de leurs prétentions, les romains acceptent ce qu'on leur accorde, et prennent ce qu'on ne leur offre pas.

C'est ainsi que l’évèque de Montpellier invite tous les habitants de Castres à pavoiser leurs maisons au passage des processions. Certains réformés obtempèrent à l'ordre; mais le consistoire, que nous avons vu naguère inviter ses ressortissants à éviter toute lutte contre le fanatisme, ne veut pourtant pas permettre de compromettantes faiblesses, et charge chaque pasteur de lire en chaire, toutes les fois que les circonstances locales le comporteront, une adresse rappelant à tous le danger et l’impiété de toute tergiversation. « La Cène, dit-elle, n’est que figuration pour nous, tandis que les Romains voient un corps dans l’hostie et exigent l’ado-

ration par les tentures et les génuflexions ;