Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire
naires, font les concessions les plus graves, en particulier celle de fermer les temples.
C’est l’époque où, dans la plupart des localités, la plupart des bourgs et des villes du Gard, il se forme des sociétés de dix à trois cent hommes, suivant la population de l'endroit, des /ape-dur, anciens brigands et repris de justice, ayant parfois un signe visible de reconnaissance, prenant le titre de pouvoir exécutif, et qui, sous prétexte de protéger les «prètres jureurs », brusquent la loi, envahissent les maisons, brisent et pillent, armés de bâtons, de sabres et de baïonnettes, ou plus simplement se bornent à fouetter les femmes qui tenteraient de se rendre encore dans les églises”.
Mais les choses n’en restent pas la; le clergé constitutionnel lui-même se trouve bientôt compromis. Il pactise parfois avec les fédéralistes et, menaçant l'unité de la nation, parait presqu'aussi dangereux que les réfractaires alliés aux royalistes. En automne 1793, tout le clergé catholique, assermenté comme réfractaire, paraît aux démagogues le prinei-
pal obstacle à la Révolution. On tente alors un
1 Cf. Taine. Rev. I, 442 sq.