Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire
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d’un apercu excellent, DuVoisin énumère les qualités du prédicateur :
« La première, dit-il, qui lui est indispensable, est une bonne vie et la piété. La plupart des païens, Aristote, Platon, Cicéron, ont mis la probité au rang des qualités essentielles à l’orateur. » Voila la marque de l'époque. Entre la piété chrétienne et la vertu antique, toute différence essentielle à disparu.
Cette piété si indispensable « s’acquiert par la lecture de la Bible et la prière ». Jamais il ne s’est dit qu’elle est donnée. Elle s'acquiert ! Elle est une conquête, non une grâce, le fruit d’un travail, non d’une humiliation, d’un brisement du moi, une création nouvelle.
Tout au moins la constatation du manque de force se trouve avouée. « À parler sans exagération, le grand nombre de prédicateurs parmi nous ne sont pas absolument étrangers à ces vertus morales que leur état les appelle à décrire et à recommander; il en est du moins très peu qui sont en scandale publie par le déréglement de leur vie. Mais pour
faire un orateur chrétien il faut quelque chose