Homéothermie et thermorégulation. 1, L' homéothermie

L'HOMÉOTHERMIE 9

ment organique que l’est l'apparition de l’homéothermie. Il est vrai qu'elle peut être également envisagée comme un des résultats de la concurrence vitale : l’homéothermie rendant les organismes capables de lutte et de défense en toute saison (SriGLER [183]). Cependant les homéothermes par la lutte contre le froid et le besoin continu de nourriture peuvent succomber dans des conditions qui sont à l’avantage des poïkilothermes. Aussi voit-on des homéothermes, les hibernants, devenir poïkilothermes dans ces conditions. Ce phénomène de vie latente est, selon PorimanTr [164], une fonction de défense de l’organisme. Quoi qu’il en soit, l’homéothermie est incontestablement un perfectionnement de la vie, tandis que l’on peut discuter l’avantage qu’elle offre dans la lutte pour l’existence.

Une autre signification de l’homéothermie serait, en dehors de la fixité de la température corporelle, le niveau absolu de cette température, voisin en général de 37 à 409, favorable à une activité intense des phénomènes de la vie. Cependant il est un fait que des poïkilothermes à température corporelle basse, tels les poissons des ruisseaux alpestres, accusent une activité musculaire comparable à celle des homéothermes les plus agiles.

Les homéothermes, par suite de la constance de leur milieu thermique intérieur, ne sont pas assujettis, à l’instar des poikilothermes, aux variations thermiques de leur milieu. Cependant celles-ci ne sont pas sans aucun retentissement sur leurs fonctions, et c’est même par ces réactions particulières qu'est assurée l’homéothermie. La vie des homéothermes également se ressent du rythme saisonnier : leurs téguments protecteurs, le plumage et le pelage, subissent des modifications saisonnières ; les fonctions de reproduction, surtout chez les animaux vivant à l’état de nature, ont en général un caractère périodique annuel.

IV. — Le milieu thermique.

On rencontre des homéothermes presque sous toutes les latitudes, depuis les régions polaires jusqu'aux régions équatoriales. Aussi peut-on dire qu'ils sont adaptés à tous les climats et exposés à tous les extrêmes des éléments climatiques. Voici quelques données sur les valeurs extrêmes de la température, d’après G. Hezzmann [95].