Homéothermie et thermorégulation. 1, L' homéothermie

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thermiques extrêmes offertes à la surface de la Terre ne suffiraient pas pour l’existence des homéothermes de différentes tailles que l’on rencontre actuellement les uns à côté des autres. Par conséquent, si le métabolisme de base était fonction de la masse des homéothermes, leur taille diminuerait en général en allant des pôles vers l'équateur, tout en ne présentant d’ailleurs que des différences moins importantes que celles existant actuellement pour les homéothermes habitant une même région.

Il est évident que des moyens extraordinaires de thermolyse et de protection, bien plus puissants que ceux dont disposent actuellement les homéothermes, pourraient compenser les inconvémients d’une «loi des masses » que nous venons d’exposer. La «loi des surfaces » a précisément rendu inutiles de tels moyens, qui devraient eux à leur tour être fonction de la taille.

L’homéothermie a embrassé des organismes de tailles très différentes, pesant depuis quelques grammes jusqu’à plusieurs tonnes. C’est la «loi des surfaces » qui a rendu possible l’homéothermie à un même niveau de température corporelle indépendamment de la taille et du milieu thermique. Un des faits les plus frappants de la distribution géographique des homéothermes est la cohabitation d'animaux de différente taille dans un milieu thermique, de sorte que l’on ne trouve presque pas de rapport entre la taille et la distribution géographique. « L’autruche, le plus grand oiseau, habite les tropiques et sous-tropiques. L’énorme moas de la NouvelleZélande habitait la zone tempérée. Le condor (Sarcocamphus), l’autruche américaine (Rhea), les grands pingouins (Apterodytes) habitent les régions froides. L’ours polaire ne le cède pas au lion pour la taille » (Hesse) [96].

Cependant les homéothermes de tailles variées ne sont pas toujours placés dans les mêmes conditions d’homéothermie dans un même milieu thermique même lorsque leur dépense de fond serait exactement proportionnelle à la surface. Car il n’y a pas que l’étendue de la surface qui compte au point de vue de la déperdition calorique ; il y a aussi le pouvoir déperditeur de cette surface. Or, pour des raisons de similitude géométrique exigeant qu’un certain rapport soit conservé entre les dimensions des différentes parties d'un organisme, quelle qu’en soit sa taille, les petits animaux sont en général moins bien protégés par leur fourrure ou leur plumage, l'épaisseur de ces enveloppes, de la peau et du tissu sous-cubané

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