Homéothermie et thermorégulation. 1, L' homéothermie

L'HOMÉOTHERMIE 67

10 élévation de la calorification fondamentale ; 2° diminution du pouvoir déperditeur calorique de la surface corporelle ; 39 régulation de la calorification et de la déperdition de façon à maintenir la température corporelle à un niveau fixe.

b) Signification du niveau élevé des échanges des homéothermes.

Quelle interprétation peut-on donner de cette élévation extraordinaire des échanges des homéothermes par rapport aux autres animaux ? L’homéothermie ne consiste pas uniquement, par rapport à la poïkilothermie, en une invariabilité de la température corporelle par rapport à celle du milieu ; elle est caractérisée aussi par le niveau élevé de cette température fixe, que le milieu thermique n’atteint pas généralement. C’est même ce niveau plutôt que sa fixité qui a frappé les observateurs et qui a valu à ces organismes la dénomination d’ « animaux à sang chaud » par rapport aux poïkilothermes dénommés « animaux à sang froid », car ce n’est qu’exceptionnellement que la température variable de ces derniers, dans les conditions naturelles d'existence, peut s'élever au niveau de la température des homéothermes.

Sans faire des hypothèses sur les conditions dans lesquelles s’est effectué le passage de l’état poïkilotherme à l’état homéotherme, il est évident que dans les conditions dominantes du milieu thermique actuel les homéothermes ne peuvent maintenir leur niveau de tem pérature qu’en ayant soit une déperdition calorique diminuée, soit une production calorique augmentée, par rapport aux poikilothermes, soit les deux à la fois.

C’est ce dernier cas qui se trouve réalisé.

Si les homéothermes avaient leurs échanges de fond de la même intensité que ceux des poikilothermes, avec les moyens de protection dont ils disposent actuellement ils ne pourraient la plupart du temps maintenir leur température élevée que par une production incessante de chaleur supplémentaire, comparable à la chaleur réglable de la thermorégulation chimique. Mais une telle calorification aurait toute chance de devenir à la longue une partie fixe des échanges, ainsi que nous le montre l’adaptation extemporanée du niveau du métabolisme de base au milieu thermique, comme nous l'avons vu antérieurement. La forte intensité des échanges de fond des homéothermes peut donc être considérée comme étant une adap-