Homéothermie et thermorégulation. 2, La thermorégulation

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d’une économie. D’autre part, il montre que l'adaptation en question n’est pas attribuable à des changements du pouvoir protecteur de la fourrure ou du plumage, puisqu'elle se fait en sens inverse : le froid augmentant leur pouvoir protecteur et diminuant par conséquent la déperdition calorique. En réalité, l'adaptation en question se fait dans le sens d’une augmentation de la calorification sous linfluence prolongée du froid, de sorte que l’animal adapté au froid est en état de dépenser à une même température ambiante une plus forte quantité de chaleur que lorsqu'il n’est pas adapté. Loin d’être un gaspillage paradoxal, ce fait est de la plus grande utilité pour lPhoméothermie, car par un plus fort écoulement de chaleur par sa surface celle-ci se trouve mieux protégée contre le refroidissement. L’homéotherme doit en effet lutter non seulement pour le maintien de sa température centrale mais aussi pour le réchauffement de sa périphérie. Nous avons vu que les besoins alimentaires augmentent également avec l’adaptation au froid (1er fascicule, p. 36).

Les faits précédents ont été constatés par Gezinro surleratet des passereaux. Chez le lapin, A. Mayer et G. Nicaira [144] ont constaté par contre un abaissement de la courbe de la calorification chimique sous l'influence de l'adaptation au froid. Chez cet animal, la fourrure subit des modifications rapides sous l’influence du froid, elle devient plus dense et les poils plus longs. Il se pourrait que les faits rapportés par GELINEO n'apparaissent pas lorsque les modifications considérables du pelage ou du plumage suffisent à elles seules à protéger avantageusement l’homéotherme luttant contre le froid.

La courbe de la thermorégulation chimique de l’état adapté.

Les courbes de la thermorégulation chimique de divers homéothermes sont dressées en mesurant, par calorimétrie directe ou indirecte, leur production calorique à différentes températures ambiantes. Chacune de ces mesures ne dure en général que peu de temps, en tout cas pas assez long pour que l'animal puisse s'adapter à la température correspondante, cette adaptation nécessitant plusieurs jours au moins. Or, nous avons vu que tout le long de la thermorégulation chimique la production calorique dépend de la température à laquelle l’homéotherme était adapté, soit dans le sens de Get1N£0, soit dans le sens de Mayer et Nicaira. Les courbes de la

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