Homéothermie et thermorégulation. 2, La thermorégulation
LA THERMORÉGULATION 15
froid en repos, nous nous livrons à un exercice physique intense : le sentiment de froid fait place à celui de chaud et la sudation fait son apparition.
Par leur thermorégulation chimique, les homéothermes peuvent augmenter de plusieurs fois leur calorification du métabolisme de base. Par l'exercice musculaire on peut obtenir une calorification encore plus intense, On sait qu’il n’y a pas de meilleur moyen de se réchauffer que l'exercice physique. Cependant ni l’homme ni les animaux n’ont une tendance instinctive à recourir à ce moyen de lutte contre le froid. C’est que l’exercice physique par suite de la fatigue qui lui fait suite, n’est pas un moyen propice de lutte contre le froid, dès que celle-ci doit être quelque peu prolongée. La fatigue musculaire profonde diminue la résistance au froid. Mis au même froid, deux rats, l’un en repos, l’autre travaillant dans la roue à fatigue, c’est ce dernier qui se refroidit (GrAJA [68]). On sait que le froid est particulièrement pénible à l’homme lorsque la fatigue sy ajoute. L'exercice musculaire ne sert avantageusement que pour le réchauffement de courte durée, lorsqu’à la fatigue suivra le repos aussi bien musculaire que thermogénétique, comme dans la pratique de quelques sports. Aussi est-il compréhensible que dans la lutte sérieuse contre le froid, ni l’homme ni les animaux ne se livrent volontiers à l’exercice physique. Au contraire, dans ces conditions ils cherchent à se fatiguer le moins possible, luttant contre le froid en premier lieu en diminuant le plus possible leurs pertes caloriques.
Les considérations précédentes sur la thermorégulation et le travail sont plutôt théoriques. La justification expérimentale en a été donnée dernièrement par LErèvRE et Aucuer (1231. Macne [128] avait montré que la souris « travaillant » à 400 n’augmente presque pes ses échanges du repos à la même température, tandis qu’à 359 ils sont triplés par rapport au repos à cette température. Ce n’est que dernièrement que Lerèvre et Aucurr ont étudié à fond cette question chez l’homme.
En partant de la température de la neutralité thermique du repos us constatent que le métabolisme du travail, contrairement à celui du repos, diminue rapidement lorsque la température ambiante s’abaisse, tendant vers un minimum qui correspond à la température ambiante à laquelle le métabolisme de la lutte contre le froid à l’état de repos a à peu près la même valeur que le métabolisme du travail. Cette température est celle de la neutralité thermique du
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