Homéothermie et thermorégulation. 2, La thermorégulation

LA THERMORÉGULATION 49

élevé qui disparaîtrait par une augmentation de la déperdition calorique, ne peut être qualifié de fièvre. Une hyperthermie qui disparaîtrait par le fait qu’on s’est débarrassé de son manteau ou qu’on a ouvert la fenêtre, n’est pas une fièvre. L'organisme lutte pour le maintien de la fièvre contre les attaques extérieures de même qu'il lutte normalement pour le maintien de son homéothermie. Evidemment, par un refroidissement assez intense la fièvre peut être vaincue, de même que l’homéothermie normale peut être forcée par le froid ; mais il s’agit là d'effets en dehors de la limite de thermorégulation ; dans l’un et dans l’autre cas, dès que l’on fait rentrer l’organisme dans le cadre de sa thermorégulation, la température apparaît à son niveau antérieur.

Pour qu'un état d’hyperthermie puisse être qualifié de fièvre et qu'une substance hyperthermisante puisse être qualifiée de pyrétique, l’hyperthermie doit être indépendante de la température ambiante entre certaines limites de ses variations. Jusqu'à présent, comme nous le verrons, il n’y a que les agents infectieux, en dehors des lésions des centres nerveux, qui aient donné une fièvre expérimentale. «. Le mécanisme de la fièvre.

On peut affirmer a priori que la cause première de la fièvre ne saurait résider ni dans une modification de la déperdition calorique ni dans une modification dela production calorique. En effet, si c'était une déperdition insuffisante qui était la cause de la fièvre, il suffirait de l’augmenter comme il a été dit plus haut pour voir la fièvre disparaître. Or, que voit-on dans ce cas ? On voit la production calorique augmenter pour compenser la déperdition et maintenir la température de fièvre. De même la fièvre ne saurait avoir pour cause une calorification excessive, car dans le travail musculaire elle peut être bien plus élevéesans produire unenotableélévation delatempérature.

Augmentation de la production et diminution de la déperdition caloriques dans la fièvre ne sont pas ses causes mais les moyens par lesquels le centre thermorégulateur maintient la fièvre, de même qu’il maintient normalement lhoméothermie.

6. La thermorégulation dans la fièvre pyocyanique.

Dans la fièvre pyocyanique du rat, par exemple, la température du corps est indépendante de celle du milieu. Il s’agit donc d’une