Journal d'un étudiant (Edmond Géraud), pendant la Révolution (1789-1793)

JOURNAL D'UN ÉTUDIANT PENDANT LA RÉVOLUTION. 251 amicales ayant été inutiles, il avait déjà signifié aux électeurs que si le 15 janvier, tout attroupement n'avait pas cessé, ils seraient considérés comme ennemis de la France; qu'il avait écrit à l'empereur pour réclamer son intervention en qualité de chef de l'empire, et que dans le cas où satisfaction ne serait pas obtenue, il proposerait la guerre.

L'Assemblée couvrit ce discours d'applaudissements.

Narbonne, ministre de la guerre, monta ensuite à la tribune et annonça que 150 000 hommes allaient être réunis sur le Rhin, sous les ordres des généraux Lückner, Rochambeau et La Fayette. Rochambeau commandait l’armée placée en Flandre et dite du Nord: La Fayette avait l’armée du centre et campait à Metz; Lückner commandait le corps qui occupait l'Alsace.

L'électeur de Trèves effrayé fit appel à la protection de Léopold. L'empereur consentit à la lui accorder, mais à la condition qu'il se mettrait dans son droit et qu'il dissiperait les rassemblements d’émigrés. En attendant Léopold, notifia à la France que dans le cas où l'électeur serait attaqué, il avait chargé le général Bender de lui porter secours.

On se borna à répondre que si le 15 janvier les électeurs n'avaient pas obéi, on emploierait contre eux la voie des armes.

Les électeurs de Trèves et de Mayence, comprenant enfin que leur situation pouvait devenir critique, se décidèrent à se soumettre ; ils expulsèrent de leurs