Journal d'un étudiant (Edmond Géraud), pendant la Révolution (1789-1793)

252 LE JOURNAL D'UN ÉTUDIANT territoires tous les émigrés à l'exception des deux frères du Roi.

Condé et ses troupes se refugièrent à Ettenheim, sur les terres du cardinal de Roban.

Les notifications officielles faites par Le Roi à ses deux frères et aux émigrés n'avaient produit aucun résultat. Le 1% janvier, terme fixé par les décrets, l'Assemblée mit en accusation Monsieur, le comte d'Artois, le prince de Condé, Calonne, etc., comme prévenus d'hostilité contre la France. Monsieur fut, en outre, privé de ses droits éventuels à la régence.

Un second décret frappa de séquestre les biens des émigrés et autorisa la perception de leurs revenus au profit de l'État. Cette fois le Roi ne fit aucune objection, mais on lui sut peu de gré de sa résignation. Les mesures furent trouvées (lardives, et l’on se demandait mème si elles étaient prises sincèrement.

Le 5 janvier, l’Assemblée aborde le débat sur les affaires étrangères. Le 14, au nom du Comité diplomatique, Gensonné lit un rapport sur les relations de la France avec la cour de Vienne, il demande que l’empereur soït sommé de s'expliquer avant le 10 février. Au cours de son rapport il a dénoncé un projet de congrès comme une trahison de la cour. À ces mots Guadet s'élance à la tribune :

« Quelestce congrès, cecomplot, s'écrie-t-11? Apprenons donc à tous ces princes que la nation maintiendra la Constitution tout entière ou qu'elle périra avec elle.